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L’Art et la Préhistoire (1è partie)


Quelles ont été les premières œuvres artistiques? Quelles étaient les intentions des premiers artistes? Nous imaginons bien que la survie était à l’origine des manifestations artistiques. Que ce soit dans le cadre d’un acte religieux ou encore pour favoriser la chasse ou la guérison d’un semblable, d’un enfant, chercher à améliorer les conditions de vie dans cet environnement parfois hostile était probablement l’un des objectifs de nos prédécesseurs, qui ont laissé leurs traces dans certains lieux et sur des objets.

Des fouilles archéologiques réalisées par Christopher Henshilwood dans une caverne à Blombos, un site préhistorique près de la ville du Cap, en Afrique du Sud, ont permis de découvrir le plus ancien objet issu de conduites esthétiques. « Il s’agit d’un bloc d’hématite travaillé et poli, qui représente un motif complexe gravé, composé de trois traits parallèles et d’une série de croisillons. Il fut trouvé dans une couche datée d’environ soixante-quinze mille ans.[1]»

L’art pariétal, c’est-à-dire que l’on retrouve sur les parois des cavernes, nous livre des manifestations artistiques de l’homme. Évidemment, les intentions à la base de ces conduites esthétiques diffèrent de celles qui animent les artistes contemporains. Le fait que ces œuvres se soient conservées pendant tant d’années et qu’elles nous aient transmis une partie de la vie des hommes qui nous ont tracé le chemin est absolument fantastique.

Jean Clottes est un spécialiste international de l’art préhistorique. Dans son livre, L’art des cavernes préhistoriques[2], il nous donne accès à des œuvres provenant de plus de 85 grottes. Les œuvres d’art paléolithique y sont classées selon trois grandes périodes se concentrant chacune sur une grotte, soit : Chauvet (35 000 à 22 000 ans BP[3]), Lascaux (22 000 à 17 000 ans BP) et Niaux (17 000 à 11 000 ans BP)[4]. L’ouvrage renferme un dernier chapitre, «Après la glaciation» (après 11 000 ans BP). L’auteur propose dans son ouvrage une définition de l’art qui se «fonde sur l’idée de distanciation par rapport au monde réel». Selon ce dernier, «l’art résulte de la projection, sur le monde qui entoure l’homme, d’une image mentale forte qui colore la réalité, avant de prendre forme et de la transfigurer ou de la recréer dans la matière[5]».

Une œuvre a particulièrement attiré mon attention : il s’agit de deux bisons de 61 et 63 cm respectivement, un mâle et une femelle, sculptés dans l’argile. On peut y apercevoir les traces des mains et des doigts du créateur. Cette œuvre a été réalisée au magdalénien moyen (14 000 ans BP) dans la grotte du Tuc d’Adouber, Montesquieu-Avantès, Ariège, en France.

Jean Clottes nous dit qu’on ne retrouve des modelages sur argile que dans les Pyrénées. Vous pouvez entendre l’auteur parler de son travail et montrer des images de son ouvrage dans cette vidéo.

[1] CLOTTES, Jean. L’art des cavernes préhistorique, Paris, Phaidon, 2008, p. 11.

[2] CLOTTES, Jean. L’art des cavernes préhistoriques, Paris, Phaidon, 2008, 326 pages.

[3] BP, signifie «Before Present», avant le présent et aujourd’hui a été fixé à 1950.

[4]Ibid., p. 28.

[5] Ibid., p. 11.

Crédit photo : Robin Hutton via Foter.com / CC BY-NC-ND


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